On ne peut transiger avec l’école
Mis à jour le 14.11.20
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Alors que le virus circule activement y compris dans les écoles, aucune proposition de recrutement ni d’allègement n’ont été faites. Le SNUipp-FSU construit des suites à la mobilisation du 10 novembre pour obtenir un plan d’urgence pour l’École.
Les annonces gouvernementales de jeudi soir n’ont pas pris la mesure de la situation sanitaire dans les écoles selon le SNUipp. Pourtant, le nombre de contaminations augmente. Ainsi au 13 novembre, le ministère fait état de 12 487 cas positifs élèves contre 3 528 le 6 novembre, soit plus du triple en une semaine et 2 223 cas positifs personnels contre 1 165, soit quasiment le double… Ces chiffres, seraient largement minorés par rapport à ceux des différentes ARS, selon une vérification des faits par le journal Libération. D’autant qu’il n’existe aucun élément tangible qui permette d’exclure ni même de minorer le rôle des enfants dans la propagation du virus (lire ici ).
Une anticipation défaillante
Malgré ces éléments, seul un « déploiement de plus de remplaçant·es » est mentionné, sans qu’aucune précision ne soit donnée sur leur recrutement. Pourtant la réalité du terrain est sans appel. Depuis plusieurs semaines ces personnels sont en nombre insuffisant pour répondre aux besoins qui explosent : enseignant.es « vulnérables », les cas-contacts à isoler et les malades. Un peu partout il est même fait appel à des personnels dont la fonction est autre tels que les RASED, le volontariat des stagiaires, ou encore une récupération des décharges des directrices et directeurs d’école alors qu’ils sont épuisés.
Ni le recrutement de l’ensemble des candidat.es inscrit.es sur liste complémentaire, ni des possibilités d’allègement des effectifs des classes à l’école primaire permettant distanciation et non brassage se sont envisagés par le ministère malgré des alertes répétées depuis de nombreuses semaines.
Un plan d'urgence, vite !
Ces deux exigences fortes, de remplacement et d’allégement, nécessitent un plan d’urgence pour l’école comprenant un recrutement massif de personnels d’enseignement ou exerçant des missions d’éducation ou d’accompagnement. Les dernières annonces en sont très loin.
Il s’agit pourtant de tout mettre en œuvre pour éviter une nouvelle fermeture des écoles, qui aurait des conséquences scolaires et sociales dramatiques, creusant encore davantage les inégalités. C’était le sens de la journée de grève d’avertissement de mardi dernier. Elle a mis en lumière les limites du protocole sanitaire actuel et démontrer que le seul engagement au quotidien des personnels des écoles pour maintenir un fonctionnement le plus « normal » possible du service public d’éducation malgré l’épidémie ne pouvait suffire.
Pour le SNUipp-FSU, le gouvernement et le ministre de l’éducation nationale doivent enfin cesser de dénier la réalité et prendre la mesure de la dégradation des conditions de travail et des enjeux sanitaires et sociaux pour assurer la protection de toutes et tous. Le syndicat prolongera cette mobilisation entamée avec les personnels pour lui faire entendre raison. On ne peut transiger avec l’école.