Vaccination obligatoire  : ça réagit  !

Mis à jour le 07.04.15

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Une récente décision de justice est venue rappeler le caractère obligatoire de certains vaccins. Mais le débat reste ouvert autour d'une politique sanitaire qui s'avère datée.

Le conseil constitutionnel a tranché le 20 mars dernier  : la vaccination reste obligatoire en France. Les «  sages  » avaient été saisis par l'intermédiaire d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par un père de famille refusant de vacciner sa fille contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT polio). Un vaccin d'autant plus contestable qu'il est associé dans une injection unique avec d'autres maladies pour lesquelles il n'existe pas d'obligation. Pour autant, la décision rendue ne clôt pas la controverse qui agite notre pays à propos d'une politique de vaccination largement remise en cause.

Obligatoire ou recommandé  ?

La France est en effet le dernier pays industrialisé avec l'Italie à imposer certains vaccins alors même que la plupart des experts de la santé publique estiment que l'obligation n'apporte plus rien. Au contraire, elle susciterait même une certaine méfiance qui s'empare aujourd'hui de près de 40 % des français (10 % en 2005). Depuis une vingtaine d'années, le mouvement anti-vaccins se développe. On leur reproche les complications éventuelles qui peuvent advenir, mises en évidence dans les années 90 à propos du vaccin contre l'hépatite B ou plus récemment avec celui utilisé contre le papillomavirus. Autre motif d'inquiétude, les adjuvants utilisés comme l'aluminium, censés renforcer l'efficacité du vaccin, mais qui seraient source de troubles musculaires et cognitifs.

Nouveaux enjeux de santé publique

Le DT polio qui conditionne toujours l'accès aux crèches et aux écoles a-t-il toujours la même nécessité alors que les grandes maladies infectieuses, à l'exception de la grippe, ont disparu en occident depuis les années 70  ? Le Haut comité de santé publique en doute fortement et estime que «  certaines maladies pour lesquelles la vaccination est simplement recommandée, comme la rougeole ou le pneumocoque, ont une mortalité comparable, voire plus importante   ». Le débat qui agite actuellement l'opinion publique est sans doute l'occasion de rebattre les cartes d'une politique sanitaire qui apparaît inadaptée aux nouveaux enjeux de santé publique.