Albums à tout faire
Mis à jour le 26.03.18
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Reportage sur un dispositif support aux apprentissages : Des albums pour le dire
A l’école maternelle de Salles d’Aude, on ne se contente pas de lire des albums, on en fabrique ! Cendrine Motte, maîtresse de MS est à l’origine du projet « Des albums pour le dire » qui structure aujourd’hui les apprentissages menés dans les quatre classes de l’école. « Je me suis rendue compte du temps passé à faire travailler les élèves sur des fiches investies de manière très superficielle, au détriment de la manipulation et de la découverte. D’où l’idée de créer des albums destinés à raconter ce qui se fait à l’école , précise Cendrine. La première année, chaque enfant a réalisé un album par période couvrant tous les domaines d’apprentissage et tous les types d’écrit abordés. » Séduite par l’initiative de sa collègue, la directrice Marion Albert, maîtresse en PS s’y joignait dès l’année suivante avant d’être rejointe par les deux autres enseignantes de l’école, Sandrine Tamagnini et Nathalie Couturier. «On a vite dépassé l’objectif de remplacer la trace écrite, intervient Marion, l’album est devenu un cahier de vie, à la fois fil rouge des activités en classe et cahier de réussite ».
Un dispositif qui s’adapte et évolue
Au fil des années et de la réflexion de l’équipe, le projet n’a cessé de se développer et de s’affiner. L’album par période a été complété par des albums de cycle qui retracent les acquisitions de chaque élève dans un domaine précis. « Un album de numération par exemple se transmet de classe en classe et montre les compétences maîtrisées par l’élève au fil de sa scolarité » détaille Cendrine. «Les albums donnent du sens aux apprentissages pour les enfants qui participent concrètement à leur réalisation. Ils favorisent les interactions avec les familles autour de ce qu’on fait à l’école puisqu’ils les ramènent régulièrement à la maison. ». Un outil qui s’adapte à l’âge de l’enfant et à ses aptitudes. « Pour les petits, l’album montre la maîtrise d’outils et de techniques et permet de verbaliser des actions, chez les moyens, les élèves commencent à réaliser des choix autonomes de mise en page, de production de textes et d’illustrations. Enfin les grands sont de plus en plus maîtres d’œuvre, ils approfondissent leur activité langagière et sont actifs dans la réalisation matérielle.» continue Cendrine. Ce matin, ses élèves répartis en ateliers peaufinent les pages de leur album : plantation de lentilles avec reportage photo, mise en page personnelle des comptines du mois, variations artistiques autour du thème du cercle...
Trop idyllique ce tableau d’une école maternelle créative, bienveillante, rigoureuse dans sa conduite des apprentissages autour d’un projet organisé collectivement ? En cherchant bien on trouverait bien quelques bémols autour d’un temps hors enseignement conséquent ou d’une démarche visant la responsabilisation et l’autonomie des élèves qui gagnerait à être poursuivie pour la suite de la scolarité. Nul besoin pour l’équipe en tout cas de modifier le cadre des récents programmes qui, comme le dit Marion « sont venus étayer et valider la pédagogie qu’on a envie de pratiquer. »