Guadeloupe

Mis à jour le 12.12.23

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Une histoire particulière

Pour Véronique Larochelle, enseignante dans la commune guadeloupéenne des Abymes, faire comprendre l’histoire des Antilles à ses élèves est essentiel pour développer leur citoyenneté.

« L’ensemble des écoles du territoire […] seront fermées à partir de lundi suite à l’alerte de l’Agence régionale de la santé au sujet du caractère non-potable de l’eau après [...] le passage de la tempête Philippe », informe, par communiqué, Eric Jaton, maire de la commune des Abymes en Guadeloupe. Le groupe scolaire Dothémare ne peut donc pas accueillir les élèves. Depuis la rentrée de septembre, entre le vandalisme et la non potabilité de l’eau, c’est déjà la quatrième journée où les élèves n’ont pas classe. « Ce sont des temps d’enseignement perdus pour les élèves, il faut s’adapter, faire des choix, ce qui n’est pas toujours facile », constate Véronique Larochelle, enseignante en CE1/CE2 dans cette école située en REP+. « C’est une vraie difficulté de métier spécifique au territoire ». 

Ce matin était prévue une première séance sur l’histoire des Antilles. « Il est essentiel que les élèves comprennent d’où ils viennent. Tous ont entendu parler de l’esclavage mais souvent, ils n’en ont qu’une vague idée ». Illustrer les particularités historiques locales du territoire en respectant les programmes nationaux a nécessité que cette enseignante s’outille. Des gravures où figure la manière dont les Européens se représentaient les habitants des Caraïbes serviront de support pour échanger, se questionner, formuler des hypothèses. « Les élèves sont souvent étonnés de découvrir que les habitants étaient considérés comme des cannibales mais ce qui domine en général est le sentiment d’injustice face à l’esclavage, détaille Véronique. Les élèves se demandent “Comment cela a pu être possible ?”, “Pourquoi personne n’a rien dit ?” ».

Donner du sens

Les commémorations de la Seconde guerre mondiale seront l’occasion de mettre en relation la résistance avec le marronnage, quand les esclaves s’enfuyaient de la propriété de leur maître. Véronique utilise aussi la littérature jeunesse. Ainsi, dans l’ouvrage Les Robinson de l’île de Tromelin, « la petite fille Tsimiavo, l’héroïne, permet une mise à distance et d’avoir un point de vue d’enfant pour aborder la soumission, la colère, la rébellion, le rejet du fatalisme », apprécie Véronique.

En 2015, elle a pu aussi emmener ses élèves au musée de l’esclavage à Pointe-à-Pitre, une belle expérience qu’elle aimerait renouveler chaque année si l’école en avait les moyens. Quel que soit le support, le plus important pour cette enseignante est de donner du sens à l’histoire. « Quand mes élèves se transforment en petits détectives, je me dis que j’apporte une pierre à l’édifice pour leur permettre d’être des citoyens éclairés ».

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