Inclure ensemble
Mis à jour le 19.03.24
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Reportage à Thionville : l’équipe fait vivre l’école inclusive.
À l’école élémentaire de la Côte des Roses à Thionville (Moselle), l’équipe fait vivre l’école inclusive.
C’est dans un quartier défavorisé de Thionville en Moselle que l’école élémentaire de la Côte des Roses accueille 271 élèves. « 11 classes ordinaires, 2 Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), un dispositif UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants), 1 Rased complet et 7 AESH, c’est une organisation qui tient du défi pour prendre en charge tous les élèves à besoins éducatifs particuliers », commence Philippe Noller, directeur de l’école. Cette préoccupation est partagée par l’ensemble de l’équipe enseignante qui a choisi au-delà des inclusions du matin, de créer des groupes de besoin les après-midis, par période, avec l’ensemble des élèves, pour gérer collectivement l’inclusion et l’hétérogénéité. Émilie Ferrari et Émilie Maire, enseignantes en CE1, organisent aussi deux matins par semaine deux groupes de besoin en numération. « J’ai pris les élèves les plus en difficulté, on manipule davantage et j’ai pu inclure Vincent, un élève d’Ulis », précise Émilie Ferrari. Après une heure, Vincent est reparti dans son Ulis, la classe est reconstituée et se concentre sur le son [s]. « Trois fois par semaine, l’après-midi quand tous les élèves des dispositifs sont dans les classes, nous prévoyons les groupes de besoin en lecture, pour-suit-elle. Nous travaillons pendant une heure en barrette avec l’une des enseignantes coordonnatrices Ulis et le vendredi l’enseignante spécialisée E se joint à nous pour constituer un 4e groupe ».
Des limites
« Les élèves d’Ulis appartiennent au groupe classe. Ils viennent et repartent en fonction de leur emploi du temps… c’est une habitude, raconte Émilie Ferrari. Et en récréation, ils jouent avec tous les autres ». « Par contre, pour quelques élèves, le décalage est tel qu’ils sont inclus « sur le papier », surtout quand certains, qui sont en Ulis, devraient être en IME( institut médico-éducatif) », poursuit l’équipe. Deux élèves aux troubles autistiques sévères ne peuvent être inclus. « Des petits qui arrivent d’UEMA (unité d’enseignement maternelle autisme) en CP ou des enfants avec des troubles du comportement ont beaucoup de mal à se retrouver dans un groupe quel qu’il soit ». Même quand les dispositifs sont là et l’équipe très engagée, l’inclusion reste « très bénéfique pour certains et très compliquée pour d’autres », d’autant qu’à côté des PPS (projet personnalisé de scolarisation) pour les handicaps reconnus, ce ne sont pas moins de 6 PAP (plan d’accompagnement personnalisé) et 48 PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) qui ont été établis. La différenciation, au cœur du travail des enseignantes, demande beaucoup de préparation, « sur des temps informels », regrettent-elles.