Mayotte
Mis à jour le 12.12.23
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Jeu des chaises musicales
« En début d’année scolaire, j’avais la classe « itinérante », c’est-à-dire trois classes de 30 élèves environ en petite section, que j'accueillais le matin en rotation sur 3 jours, confie Zouhoura Manzoufou, PE à l’école Kahani de Ouangani. 90 élèves à moi toute seule ! Tout était difficile, à commencer par retenir tous les prénoms. Avec école tous les trois jours et le reste du temps à la maison, pour un petit de même pas 3 ans, il faut recommencer à zéro tous les jours ».
La maternelle de cette commune agricole très peuplée du centre de Mayotte accueille près de 400 élèves et la rentrée a été compliquée avec seulement quatre salles pour 11 classes. À côté de cette classe « itinérante », les autres élèves sont en rotation du lundi au vendredi : deux semaines le matin de 7h à 12h15 (12h le vendredi), puis deux semaines l’après-midi de 12h30 à 17h45 (17h30 le vendredi).
La langue est aussi pour les petits un obstacle supplémentaire aux apprentissages. « 95% des enfants viennent des autres îles des Comores et ne parlent pas français, explique l’enseignante. Je parle malgache et j’ai appris le shimaoré au fur et à mesure de ma carrière, ce qui me permet de traduire en français ».
Comme dans l’Hexagone, pas d’UPE2A pour les maternelles. Après les vacances d’automne, un nouveau bâtiment a été livré mettant fin à la classe « itinérante », qui subsiste dans de nombreuses écoles. À l’école Kahani, deux remplaçants ont été nommés et toutes les petites sections ont enfin classe tous les matins. La rotation « classique », quant à elle, continue pour les autres élèves. Cependant, « le manque de locaux complique les plannings et nous oblige à partager classes et matériel par niveau, ce qui tend parfois l’atmosphère entre nous », déplore l’enseignante.