Abandon du projet de regroupement AESH et AED
Mis à jour le 21.05.24
min de lecture
En avril 2023, le Président de la République avait proposé, lors de la Conférence Nationale du Handicap, une réforme controversée visant, entre autres, à regrouper le cadre d’emploi des Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) avec celui des Assistants d’Éducation (AED) sous une nouvelle appellation : Accompagnant à la Réussite Éducative (ARE). Suite à la vive opposition des syndicats de la FSU, qui dénonçaient une mesure méconnaissant les spécificités et les besoins distincts des deux métiers, le ministère a annoncé abandonner cette fusion.
Une proposition controversée
La FSU avait immédiatement réagi à l’annonce présidentielle, soulignant que cette réforme dégraderait encore davantage les conditions de travail des AESH, nuirait à la reconnaissance professionnelle de leur métier et compromettrait les missions cruciales dédiées aux élèves en situation de handicap. Les syndicats avaient en outre mis en lumière l'importance du rôle des AED dans les collèges et lycées, notamment en matière d’accompagnement, de soutien et d’écoute des élèves, rôle qui risquait d'être ignoré par cette fusion.
Une victoire syndicale…
Sous la pression des mobilisations des agent·es concerné·es et des organisations syndicales, le ministère a finalement annoncé, en groupe de travail, l'abandon de ce projet, comme la FSU-SNUipp a pu l’annoncer la semaine dernière.
Cette décision a été officialisée le 16 mai lors du comité interministériel du handicap. Cette annonce représente une victoire pour la FSU et les professionnels concernés, qui voient ainsi leurs revendications reconnues.
… mais la lutte continue !
Cependant, la FSU ne peut se satisfaire de cette victoire. Elle continue de revendiquer la reconnaissance salariale et professionnelle des AESH, ce qui passe notamment par la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B. La fédération exige également l'abandon des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL) et s’oppose fermement au projet d’expérimentation des Pôles d’Accompagnement à la Scolarité (PAS) prévu pour la rentrée 2024 avant leur généralisation.
La FSU appelle enfin à une redéfinition du temps de travail des AESH, incluant l'accès à des emplois à temps complet, basés sur leurs missions d’accompagnement scolaire et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation.
La FSU continue de revendiquer de meilleures conditions d'emploi et de salaire pour ces agent·es précaires. Elle portera ses revendications lors de la journée unitaire contre la précarité, prévue le 5 juin, poursuivant ainsi son combat pour une école véritablement inclusive et pour la reconnaissance des métiers qui y contribuent.