Ce qui change à la rentrée 2023
Mis à jour le 30.08.23
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Le Ministère a demandé aux personnels de distribuer un flyer, intitulé “ce qui change à la rentrée 2023”, vantant les mérites de sa politique. La FSU-SNUipp appelle à ne pas diffuser cette propagande et fait le point sur ce qui change VRAIMENT en cette rentrée pour l’école et ses personnels.
Un flyer du ministère a été envoyé dans les écoles pour être diffusé aux parents.Une communication mensongère et dénigrante que le syndicat appelle à ne pas diffuser.
Rapide présentation sur de ce qui change VRAIMENT pour l'école et ses personnels.
Du côté de l’école
Le ministère persiste
La circulaire de rentrée confirme le resserrement de l’enseignement sur les mathématiques et le français et le poids des évaluations nationales. Par ailleurs, le conseil académique des « savoirs fondamentaux » établira un diagnostic territorial en se référant notamment aux résultats des évaluations. Une politique éducative constante qui défend une conception réductrice des apprentissages.
Maternelle
Le plan d’action pour l’école maternelle, défini par la note de service du 12 janvier, vise à renforcer les premiers apprentissages dits fondamentaux autour du langage et des mathématiques. La référence aux résultats des évaluations standardisées CP menace le temps nécessaire aux tâtonnements, les modalités d’apprentissages par le jeu et la prise en compte de l’ensemble des domaines. Les programmes doivent pourtant bien rester l’outil de référence de l’enseignement.
Le Plan particulier de mise en sécurité (PPMS) « unifié » fusionnant les PPMS risques majeurs et attentat-intrusion, est enfin désormais établi non plus par la direction d’école mais par la DSDEN et la collectivité locale. Un changement porté par la FSU-SNUipp qui allège les directeurs et directrices de cette responsabilité.
Nouveaux programmes
Sciences, programmes bilingues cycles 1 et 2 en LSF (Langue des signes française), des textes ambitieux publiés durant l’été mais laissant peu de temps aux PE pour se les approprier. Les évaluations nationales standardisées sont par ailleurs généralisées en CM1.
Du côté des personnels
Salaire : augmentation réelle mais insuffisante
1,5% C’est l’augmentation de la valeur du point d’indice depuis le premier juillet 2023. Il sera complété par l’attribution de cinq points supplémentaires en janvier 2024. Une prise en compte de l’inflation bienvenue, même si elle reste très insuffisante au vu du gel subi depuis des années et du pouvoir d’achat en baisse, à mettre sur le compte des mobilisations de la fonction publique.
96€ C’est l’augmentation nette mensuelle de l’ISAE. A la suite de négociations salariales, cette bonification indemnitaire concernera toutes et tous les PE mais est loin d’atteindre la revalorisation de 10% annoncée.
Prime d’attractivité
Cette prime dite « Grenelle » concerne les neufs premiers échelons de la classe ordinaire. Son montant varie selon son échelon. A partir de septembre 2023, elle est étendue aux professeurs des écoles stagiaires (PES) et sera augmentée pour les échelons 2 à 7. Mais là encore, malgré une avancée réelle, cette augmentation se fait de manière indemnitaire et ne compense pas les pertes de pouvoir d’achat.
Pacte
Il comportera 1 à 3 missions supplémentaires : Soutien en maths et en français en 6e, devoirs faits, stages de réussite et école ouverte, soutien aux élèves rencontrant des difficultés dans les savoirs fondamentaux, coordination des projets d’innovation pédagogique, appui à la prise en charge d’élèves à besoin particuliers. Chaque mission du « pacte » est rémunérée 1131€ nets par an. Un pacte inégalitaire qui risque de déstabiliser l’école.
Direction d’école 3X3
L’inscription sur la liste d’aptitude peut se faire après 3 ans d’ancienneté dans le métier, une formation préalable est désormais nécessaire. Une évaluation des directrices et directeurs d’école est réalisée au bout de 3 ans d’exercice puis tous les 5 ans. Ces personnels bénéficient d’un avancement accéléré de leur carrière de 3 mois par an.
Retraite : la réforme s’applique
Malgré les mobilisations exceptionnelles et unitaires pour combattre ce projet injuste, la réforme des retraites acte dès cette année un recul de l’âge légal de départ et l’augmentation de la durée de cotisation. La possibilité de départ à l’âge anniversaire pour les PE vient toutefois mettre fin à une égalité de traitement. Dans l’attente de reprendre les luttes.
AESH : timides avancées
Les AESH ont désormais la possibilité d’accéder à un CDI dès trois ans d’ancienneté en CDD. Une nouvelle grille indiciaire avec 11 échelons est mise en place. Une indemnité de fonction de 1 529€ brut par an est créée, ce qui représente 63€ nets par mois pour une AESH travaillant 24 heures hebdomadaires. Comme les personnels enseignants, les AESH sont concernées par la hausse du point d’indice et par la prime exceptionnelle pouvoir d’achat. Des avancées mais la précarité de leur situation nécessite d’autres ambitions.
Cette rentrée s’inscrit dans la continuité des dernières années. Que ce soit dans la politique éducative, sur la question salariale, la direction d’école ou la situation des AESH, les choix politiques de la rue de Grenelle, voir de l’Élysée, poursuivent les objectifs précédents : organiser une école à plusieurs vitesses, casser les collectifs d’apprentissages comme de travail, ne pas reconnaître l’investissement des personnels. Des choix à l’inverse de ce qui est nécessaire pour un service public de qualité pour les élèves. La FSU-SNUipp continuera de s’y opposer.