Le ministre nous donne des devoirs
Mis à jour le 21.10.18
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C'est à la veille des congés que le ministère a décidé de donner des devoirs de vacances aux enseignants dans les écoles. Ceux-ci doivent, s'ils le souhaitent, donner leur avis sur le projet de repères annuels et les attendus de fin d'année des programmes remaniés l'été dernier. Un mail pour souhaiter à toutes et tous de passer de bonnes vacances !
« Pour vous accompagner dans votre travail quotidien, des repères annuels de progression ont été élaborés du CP à la classe de 3e. Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a souhaité engager une large consultation du 18 octobre au 4 novembre 2018 (…) ». C’est par ce message sur leur boîte mail que les enseignantes et les enseignants des écoles ont été invités à occuper leurs vacances au cas où ils n’auraient rien de mieux à faire. Mais de qui se moque-t-on ? Alors même que des ajustements à des programmes qui n’avaient pas deux années d’existence ont été imposés avant les vacances d’été, le ministre diffuse dès à présent des repères annuels de progression accompagnés d’attendus pour le français et les mathématiques. Il invite les enseignants à donner leur avis sur les nouveaux repères annuels pendant… les vacances.
Prétendant vouloir favoriser une appropriation par les professeurs, il fait fi de la nécessaire analyse collective de ces nouveaux documents, renvoyée à un acte individuel.
Des repères rejetés au CSE
Tout cela est bien sûr présenté dans un souci de transparence et pour permettre « de recueillir les avis et les suggestions des professeurs ». Cela donnera surtout l’occasion au ministre d’affirmer face caméra que les enseignants ont été consultés.
Rappelons que l’idée même de repères annuels avait été rejetée par la majorité de la communauté éducative au Conseil supérieur de l’éducation car ils viennent contredire les anciens repères de progressivité et remettre en cause le fonctionnement de l’école par cycle.
Décidément, l’école de la « confiance » n’est pas au bout de ses surprises en cette période où les enseignants ont pourtant bien besoin de soutien dans l’exercice de leur métier.