Maintenir la pression
Mis à jour le 30.01.22
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Après une grève historique le 13 janvier, les personnels de l’Education nationale étaient de nouveau appelé·es à se mobiliser le 27 janvier. Lors de cette grève interprofessionnelle prévue de longue date pour revendiquer notamment des augmentations de salaires, les professeur·es, les AESH et autres personnels de l’éducation nationale ont aussi défilé pour réclamer une meilleure gestion de la crise sanitaire à l’école, des recrutements massifs et le départ du Ministre.
Les raisons de la colère
La mobilisation du 27 janvier avait été décidée par un front intersyndical large, public et privé, notamment sur la question salariale. Pour les enseignant·es, l’inflation constante associée à la hausse des cotisations retraites et au quasi gel du point d’indice a engendré une perte de l’équivalent de 2 mois de salaires depuis 2010. En parallèle, les AESH, dans la poursuite de leurs mobilisations passées, étaient appelé·es à mettre en avant leur situation particulière dans ce cadre
Mais les conditions catastrophiques de rentrée dans les écoles ont quelque peu bouleversé ce schéma. En effet, le ras-le-bol général dans les école a provoqué une grève historique le 13 janvier avec 75 % de grévistes et 1 école sur 2 fermées sur le territoire.
Fort de cette dynamique, le SNUipp-FSU appelait donc les personnels à se mobiliser sur une base plus large qui mêlait l’urgence sanitaire, les conditions de travail, les salaires et la question du maintien du Ministre à son poste.
Une mobilisation pour peser dans le rapport de force
Les difficultés objectives à se mobiliser étaient nombreuses : au moins un personnel sur dix en arrêt pour cause de Covid, culpabilité de désorganiser encore plus les équipes et de faire manquer un jour de classe de plus aux élèves qui ont vu leur temps scolaire abîmé, question financière qui pour certain·es est difficilement dépassable, cadre syndical plus restreint…
Malgré ces freins, de nombreux personnels ont fait le choix de se mettre en grève. Le ministère a beau dire que « la mobilisation baisse », y compris en biaisant les chiffres, les faits le contredisent, encore une fois.
Cette mobilisation montre bien que les personnels ne peuvent se satisfaire des annonces du 13 janvier et qu’ils et elles veulent maintenir la pression sur le ministère. La place prise par les enseignant·es et les AESH dans les cortèges est une preuve de cette détermination.
Dans cette période si particulière, le Ministre aurait tort de sous-estimer l’arrêt de travail d’un personnel sur cinq. C’est bien la mobilisation massive des personnels qui a entraîné sa mise sous tutelle par le 1er ministre et obligé au recrutement des listes complémentaires.
Les personnels ne manqueront pas de continuer à montrer leur détermination au ministre car au vu de son bilan catastrophique, les raisons de la colère demeurent…
Concernant la stagnation des salaires, une intersyndicale élargie se réunira très prochainement, « pour définir les perspectives à venir pour faire aboutir les revendications » .
Pour le SNUipp-FSU le 27 janvier est une étape dans la construction du rapport de force avec un Ministre qui, par entêtement, ne laisse pas d’autres choix aux personnels pour se faire entendre. Il poursuivra son information dans les écoles et proposera, si aucun changement de politique n’avait lieu, des échéances à ses partenaires et aux personnels.