Loi Blanquer : toutes et tous dans la rue
Mis à jour le 09.03.19
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La grève du 19 mars sera une première occasion de porter les questions de l'école avant de battre le pavé avec les parents le 30 mars contre cette loi et exiger un autre horizon. SNUipp.fr détaille article par article les conséquences du projet de loi voté en première lecture à l'Assemblée, sans le moindre débat avec la communauté éducative. Un texte qui modifierait en profondeur l'organisation de l'école, qui ne répond pas à ses difficultés et ne dessine pas de projet éducatif.
L’école de la confiance selon Jean-Michel Blanquer, c’est des enseignants privés de leur liberté d’expression, c’est un beau cadeau estimé à 150 millions d’euros fait au privé, c’est une économie de postes réalisée en confiant la classe à des étudiants, c’est la fin de la direction d'école.
Mars attack
Le texte, examiné à la hussarde à l’Assemblée nationale, a été adopté en première lecture le 19 février, mais le travail des parlementaires n’est pas terminé. Il est encore temps de peser sur le vote des sénateurs. La grève interprofessionnelle du 19 mars constitue une première occasion de porter les questions de l’école que dessine le ministre, en demandant notamment l'abandon du projet de loi et un autre projet pour l'école porteur de plus de justice sociale et synonyme de réussite de tous les élèves.
La mobilisation du 30 mars à l'appel de la FSU, du SE-Unsa, du Sgen-CFDT, de la CGTEduc et du Snalc rassemblant à la fois les personnels de l'école et les parents d'élèves permettra de faire de la question de l'école un débat de société.
L'école de la ... défiance par les faits / lire le communiqué du SNUipp-FSU
Faute professionnelle et sanctions disciplinaires, rien de moins. C’est la menace qui pèse sur les enseignants qui refusent de continuer à participer aux évaluations CP, des évaluations peu adaptées aux élèves et qui ne leur apportent pas d’aide, pas plus qu’à leurs enseignants. Toute la communauté éducative a pu constater qu’avant même l’ensemble des résultats saisis, le ministre faisait déjà des annonces. Avec un seul objectif : jeter le discrédit sur l’école et ainsi justifier ses partis pris pédagogiques qu’aucune recherche ne confirme.
C'est ainsi dans les faits que le ministre démontre par la preuve ce qu'est « l'école de la confiance » alors même que les enseignants n'ont jamais attendu des tests nationaux pour évaluer les élèves, renseigner les familles et moduler leur enseignement en fonction des résultats.
Les raisons, article par article, de battre le pavé partout en France.
L'article 1 révèle une volonté de museler la parole enseignante.
L'instruction obligatoire à 3 ans se traduit par une obligation faite aux communes de financer les maternelles privées.
Un amendement à l'article 6 crée des établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux, regroupant des écoles et un collège. Le principal devient le supérieur hiérarchique de toute l'équipe enseignante.
Le remplacement du Cnesco, institution indépendante, par un Conseil d'évaluation de l'école dont 10 membres sur 14 sont nommés par le ministre montre une volonté de contrôler l'évaluation du système et de piloter par les résultats.
Une formation initiale étriquée
Les Espé sont remplacées par des Inspé, aux directions nommées par le ministère. Des étudiants en cours de formation auront des missions d'enseignement, devenant des moyens de remplacement à bas coût. Et ce n'est que le début de ce qui se dessine pour la formation initiale enseignante.
Drapeaux et paroles de La Marseillaise obligatoires dans chaque classe. Une vision rétrograde de l'éducation morale et civique et de l'école en général.