La laïcité expliquée aux enseignants
Mis à jour le 31.05.18
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Le ministère vient de publier un vade-mecum laïcité à usage des établissements scolaires. Rien de bien nouveau dans un document qui vient remplacer le livret précédent édité en 2015. Sur ce sujet sensible, les prescriptions ne peuvent se substituer à une véritable formation.
Le ministre est décidément soucieux de garnir la bibliothèque des enseignants ! Après le guide lecture et en même temps qu'un fascicule destiné à promouvoir les chorales, voici que parvient dans toutes les écoles un vade-mecum laïcité de 80 pages avec l'objectif " de donner des outils aux personnels de l'éducation nationale pour que l'ensemble des établissements scolaires publics reste à l'abri de toute manifestation de propagande". Le document, élaboré sous l'égide du Conseil des sages de la laïcité récemment mis en place, est structuré en deux parties. La première est constituée de fiches pratiques présentant des "situations concrètes d'application du principe de laïcité" et se décompose en fiches "de portée générale" et en "fiches ressources" détaillant les situations en fonction des acteurs de l'école concernés : enseignants, intervenants extérieurs, élèves, parents. La deuxième partie du document recense les différents éléments du dispositif ministériel : Conseil des sages, équipe nationale et rectorale dédiée à la laïcité et au fait religieux.
Pourquoi ce nouveau document ?
C'est la question qui peut se poser à la lecture du vade-mecum. Un livret laïcité avait déjà été publié en 2015 avec des intentions identiques. Malgré les déclarations volontaristes et offensives du ministre dans la presse, à qui il a une nouvelle fois réservé la primeur du document plutôt qu'aux représentants du personnel, la philosophie générale du texte n'est pas en rupture avec le texte précédent. Le vade-mecum rappelle l'importance de la pédagogie , du dialogue et des échanges pour "apaiser la situation " avant de recourir à d'éventuelles sanctions. à propos de celles-ci, pas d'évolution et on continue à se référer aux textes existants. Pas de nouveauté non plus dans les thèmes abordés : repas scolaires, port de signes religieux, intervenants extérieurs, contestation des contenus d’enseignements, absence pour motif religieux... ni sur le sujet sensible de l'accompagnement des sorties scolaires.
Plutôt que des discours de la formation...
Sur ces questions vives de laïcité et face à des situations qui peuvent se révéler tendues dans certains établissements, l'affichage de principes et de références ne peut suffire. Comme le précise le texte lui-même , il faut prévoir « la conception de formations appropriées selon les besoins, pour élaborer une stratégie durable qui engage tous les acteurs, élèves, parents et personnels de l’établissement. » Pour le SNUipp-FSU, dans ce domaine comme dans d'autres , plutôt qu'empiler des textes, il faut avant tout développer des modules de formation initiale et continue pour outiller et nourrir les gestes professionnels : comment conduire les débats ? Comment instaurer une relation de confiance préalable ? Comment travailler en équipe et offrir un cadre éducatif cohérent et réfléchi ?